Ce mardi 18 septembre 2019 Monsieur David Perlmutter, aujourd’hui âgé de 82 ans, est venu témoigner pour la première fois avec la CICAD à l’Ecole Moser de sa tendre enfance entre 1939 et 1945 durant la Seconde guerre mondiale. Un témoignage très fort qui a suscité l’admiration de la part de la centaine d’adolescents et du corps enseignant présents. Rescapé de la Shoah, il a accompagné la CICAD lors d’une séance préparatoire à la 20e journée d’étude annuelle au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau prévue le 13 novembre prochain.
Né en 1937 à Lodz en Pologne, David Perlmutter connaitra avec sa famille dès 1939 les affres de la guerre et la politique de déshumanisation menée par l’Allemagne nazie. Après avoir vécu deux ans au ghetto de Lodz, il est déporté en octobre 1942 au camp d’extermination de Treblinka. Agé alors de six ans, et faisant partie des quelques survivants de sa famille, il doit alors travailler dans une verrerie 24heures sur 24 en apportant de l’eau aux souffleurs sous l‘oeil d’officiers nazis. Un travaille forcé qu’il devra accomplir pendant deux ans matin, midi et soir. En novembre 1944 il est une première fois évacué dans un autre camp avec son père puis une seconde fois en janvier 1945. Les voyages s’effectuant dans des wagons à bestiaux pendant plusieurs jours. « Ces voyages étaient le début de la déshumanisation, nous n’avions plus de dignité, entassés les uns sur les autres ». Lorsqu’il arrive le 20 janvier 1945 à Buchenwald on lui attribue le numéro 116 730 et le bloc 52 où tentent de survivre plus de 1200 juifs. Il n’y restera que huit jours avant d’être séparé de son père. Il est transféré dans une autre partie du camp du côté des détenus politiques, des communistes allemands ou tchèques, tous opposés au nazisme, auprès de qui il mendiera chaque jour pour obtenir quelques bouchées de nourriture. Ces derniers pouvant recevoir des colis de l’extérieur contrairement aux déportés juifs. Le 11 avril 1945 alors âgé de huit ans, il assiste seul à la libération du camp de Buchenwald, son père, qu’il ne reverra plus, a été évacué vers le camp de concentration de Theresienstadt en République tchèque. Le jeune David Perlmutter qui fera partie du même convoi qu’Elie Wiezel sera ensuite accueilli en France en juin 1945 dans une maison pour enfants de l’association OSE ( Œuvre de Secours aux Enfants) jusqu’à sa majorité ou il apprendra le français.
Un témoignage très fort qui restera gravé dans la mémoire de ces adolescents qui n’ont pas manqué d’échanger longuement avec lui durant le temps des questions réponses puis après pour le remercier de sa venue. L’homme qui considère qu’il a eu « une chance inouïe de survivre » témoigne aujourd’hui auprès des jeunes générations depuis plusieurs années en France. « C’est un devoir de mémoire, je n’ai pas le droit de refuser » conclura-t-il.
Photo prise peu de temps après la libération du camp en 1945.
M. David Perlmutter est à droite.
Source. Cicad, 18 septembre 2019