Symboles nazis à Genève. Genthod s’est réveillé en découvrant des croix gammées

Des croix gammées ont été peintes sur la chaussée, à plusieurs endroits du village où les voitures doivent ralentir. Le maire y voit un geste de colère contre le 30 km/h imposé récemment.

Genthod s’est réveillé ce mercredi matin avec des croix gammées peintes en rouge sur plusieurs endroits de la chaussée. Selon un lecteur qui a transmis des photos à la «Tribune de Genève», il y en avait huit en tout. Le A signifiant anarchie a aussi été peint. La Mairie a porté plainte à la police cantonale.

Sur place en début d’après-midi, les services municipaux avaient déjà effacé les graffitis. Dans le parc pour enfants, une nounou nous dit ne rien savoir. «C’est terrible!» témoigne une maman surveillant ses enfants à la balançoire. En anglais, elle témoigne n’avoir pas constaté les croix gammées, mais les avoir vues en photo sur une page Facebook. «Les commentaires expliquaient ces graffitis comme un acte de colère contre les nouveaux aménagements obligeant à rouler à 30 km/h dans le village.»

Gendarmes couchés

C’est aussi l’explication du maire, Joël Schmulowitz, joint par téléphone. Il justifie cette hypothèse par le fait que les croix gammées étaient toutes peintes sur ou vers des gendarmes couchés. Et que des panneaux pour ralentir étaient jetés sur le côté.

«Ces actes sont inacceptables, martèle le maire, mais il ne faut pas se focaliser sur les croix gammées, c’est le 30 km/h, qui répond pourtant au souhait des habitants pour sécuriser les alentours de l’école, qui suscite le mécontentement. Il s’agit probablement d’un agité. Les gens à Genthod sont sages et bien élevés.»

S’agit-il d’un acte antisémite? «Non, Genthod n’a pas soutenu l’armée israélienne, des gens mettent des croix gammées comme ça…»

Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Cicad (Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation), réagit: «Peut-être le message est-il que le 30 km/h serait une mesure nazie, mais ce n’est qu’une hypothèse et quoi qu’il en soit, cette banalisation de ce symbole nazi est parfaitement déplorable.»

Une croix gammée n’est pas en soi condamnable à la lumière de l’incitation à la haine punie par le Code pénal, rappelle-t-il, encore faut-il prouver qu’il y a une intention derrière. Et si Genève a récemment interdit les symboles de haine en votation populaire, la loi d’application se fait encore attendre.