80ème anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau : transmettre, éduquer, et combattre la banalisation des symboles nazis

Alors que nous commémorons le 80ème anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau ce 27 janvier, l’engagement dans la lutte contre les symboles de haine et la transmission de la Mémoire de la Shoah restent toujours nécessaires.

L’éducation comme priorité

Du 27 au 31 janvier 2025, la CICAD intensifie ses efforts de sensibilisation. Tout au long de la semaine, 2040 élèves répartis dans plus de 115 classes des cantons de Suisse Romande participeront à l’activité organisée par la CICAD. Au programme, un nouveau kit pédagogique remis aux enseignants usant de supports vidéo et agrémenté de matériel éducatif. Les cantons de Genève et Neuchâtel, qui ont soutenu financièrement ce projet, se distinguent par une forte participation. Ces initiatives visent à sensibiliser au travail de Mémoire, à l’antisémitisme, à la banalisation et de toutes formes de haine, tout en mettant en lumière l’importance de tirer les leçons de l’Histoire.

Face à l’exhibition des symboles nazis

La CICAD se réjouit des progrès réalisés dans certains cantons romands visant à interdire l’exhibition des symboles nazis ou fascistes dans l’espace public. Ces avancées, initiées dans le canton de Genève, et suivi par les parlementaires vaudois, fribourgeois et neuchâtelois, marquent une victoire essentielle dans la lutte contre la banalisation des discours de haine et leurs manifestations. Ce dispositif législatif, fruit d’un engagement continu et de collaborations institutionnelles, est en voie d’être étendu à d’autres cantons, confirmant l’urgence et la nécessité d’une tolérance zéro envers les symboles haineux. Reste désormais une prise de position définitive des instances fédérales qui peine à émerger.

Une banalisation écœurante

A l’heure où nous commémorons les victimes de l’Holocauste, le trublion du Front National suisse poursuit ses actions négationnistes auprès des partis politiques.

De son côté, le magazine Vigousse n’a rien trouvé de mieux que de détourner à sa Une du 17 janvier, le tristement célèbre panneau « Arbeit Macht frei », devenu « Tech Macht frei » (cf. image ci-dessous). Pour dénoncer un supposé « fascisme numérique », le choix éditorial d’une analogie écœurante illustre parfaitement et de manière crasse la réalité du processus de banalisation de la Shoah et de ses souffrances. La satire et l’humour ne sortent jamais grandi d’un détournement aussi grossier.

Enfin, l’utilisation des références à la Shoah continuent d’être régulièrement détournés pour servir à des fins politiques, provoquer un impact émotionnel ou viral, alimenter des discours négationnistes, ou simplement par ignorance. Quelle meilleure illustration de l’importance d’intensifier l’éducation pour y remédier.

Un travail de Mémoire collectif

La CICAD rappelle que le travail de Mémoire est l’affaire de chacun de nous. Lutter contre l’oubli, prévenir les discours de haine et éduquer sont des responsabilités collectives pour garantir une société qui tire les leçons du passé afin de construire un avenir plus juste.

Nos cantons et notre confédération doivent plus que jamais se déterminer avec force face à l’antisémitisme, tout en collaborant avec la société civile pour sensibiliser et prévenir ces dérives.

Une de Vigousse du 17 janvier 2025 :