Shoah instrumentalisée : la CICAD dénonce une exposition indigne à UniGE

Shoah instrumentalisée : la CICAD dénonce une exposition indigne à UniGE

La CICAD condamne avec la plus grande fermeté l’exposition intitulée « Gaza : un génocide en 4K », organisée par l’AMEUG (Association des Musulmans Étudiants de l’Université de Genève) et présentée dans les locaux de l’Université de Genève (Uni Mail) du 28 avril au 2 mai, avec l’accord explicite de la rectrice Audrey Leuba.

 

Derrière une façade d’analyse géopolitique, cette exposition instrumentalise la Mémoire de la Shoah à des fins idéologiques, en osant juxtaposer des images du conflit à Gaza avec des photographies de la déportation des Juifs et des camps de la mort nazis. Cette comparaison abjecte banalise l’extermination systématique de six millions de Juifs et constitue une dérive morale, intellectuelle et historique grave.

 

L’exposition opère un renversement pervers de l’histoire : elle fait du peuple juif, les sionistes, le nouveau bourreau, une forme insidieuse de négationnisme moral.

En invoquant l’imagerie de la Shoah pour qualifier l’action militaire à Gaza, cette exposition alimente les stéréotypes antisémites contemporains, délégitime la souffrance des victimes, et attise un environnement délétère à l’université.

 

Bien que les organisateurs affirment ne pas vouloir comparer les souffrances, l’exposition établit en réalité une mise en parallèle directe.

 

La rectrice Audrey Leuba, tout en reconnaissant le caractère choquant de l’exposition, a préféré valider cette initiative sous couvert de pluralisme universitaire. Cette posture, qui prétend concilier débat libre et respect des sensibilités, échoue à prendre en compte la gravité du contenu exposé. Il ne s’agit pas ici d’un débat d’idées, mais d’une dérive qui ne saurait être tolérée.

 

La liberté d’expression n’est pas un permis d’offenser, ni un bouclier contre la responsabilité morale et juridique. Le rôle de l’université n’est pas d’ouvrir ses murs à la provocation visuelle ou à la propagande, surtout lorsqu’elle touche à des crimes contre l’humanité.

 

La CICAD demande le retrait immédiat de cette exposition et appelle le rectorat de l’Université de Genève à assumer pleinement ses responsabilités.
La Mémoire de la Shoah n’est pas un outil de polémique politique. La liberté d’expression ne saurait justifier sa banalisation.