6 minutes avec Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD

6 minutes avec Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la CICAD

46 actes antisémites ont été recensés en Suisse Romande, depuis le 7 octobre, date du début de la guerre entre Israël et le Hamas. Des inscriptions antisémites sur des boîtes aux lettres, des portes d’appartement et même des injures proférées à l’encontre d’élèves. Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation était invité de Béatrice Rul, à 7h30, sur Radio Lac.

 

La communauté juive se sent-elle en sécurité, à Genève?

« Je fais confiance à nos autorités pour assurer la sécurité de tous les concitoyens. Cependant, , une forte  inquiétude est perceptible  face à la situation qui s’installe à Genève et plus largement en Suisse Romande ».

Près de 150 actes antisémites ont été recensés en Suisse Romande: inscriptions antisémites sur des boîtes aux lettres, des portes d’appartement et même des injures proférés à l’encontre d’élèves.

« L’antisémitisme n’est pas né, le 7 octobre. Les cas recensés ont explosés et ce n’est que la pointe emergéede l’iceberg. Les victimes adoptent une posture de silence absolue ,une forme de culpabilité terrible ».

La Suisse semblait , pourtant, bien éloignée de possibles répercussions de la guerre entre Israël et le Hamas:

« Je ne crois pas. Les faits le démontrent,  c’est une occasion rêvée pour un certain nombre d’acteurs de pouvoir exprimer leur antisémitisme. Il y a un antisémitisme qui se répand au niveau mondial, chez nos voisins, mais aussi en Suisse. Nous avons évidemment identifier les auteures et vecteurs qu’il s’agisse de mouvements   néo nazis ou  dans les milieux. Les rassemblements anti-israéliens n’ont pas échappé à cette réalité. Il y a des propos antisémites. Que la police n’en parle pas, et n’ait constaté aucun dérapage me laisse sans voix. Si la CICAD le constate, j’imagine que les observateurs de la police, aussi! »

Qu’en est-il de la réponse politique?

« Pour l’instant on l’attend. De nombreux élus ont voulu témoigné de leur solidarité et je n’oublie pas les paroles fortes et engagées du Maire  de Genève, Alfonso Gomez et de la conseillère administrative, Marie Barbey Chappuis. Reste une prise de position attendue avec impatience, celle  du Conseil d’État et je dirais des Conseils d’Etat romands, qui doivent rappeler les limites de la liberté d’expression. Elle n’autorise pas les propos et actes d’antisémitisme. Ces Conseils d’Etat doivent plus que jamais s’attacher à prendre les mesures qui s’imposent ».