À Genève, Dieudonné rend hommage à un pianiste controversé
Une vingtaine de personnes étaient présentes à un rassemblement en la mémoire de Stéphane Blet, condamné pour injures en raison de l’origine. Il est décédé à Genève il y a un an.
À Genève, Dieudonné rend hommage à un pianiste controversé
Ils sont une vingtaine, au pied d’un immeuble du Petit-Lancy. Parmi eux, Dieudonné, qui a fait le déplacement. Ce samedi, ils sont rassemblés pour rendre hommage à Stéphane Blet. Ce pianiste s’est suicidé en janvier 2022, en se jetant d’un balcon du même immeuble. Un hommage polémique, car Stéphane Blet était accusé d’antisémitisme et condamné pour injures en raison de l’origine.
«Nous sommes rassemblés ici pour célébrer un ami, un artiste et un militant», annonce Mehmet Yildiz, président de l’Association genevoise des amis de Stéphane Blet. Avant son suicide, le pianiste vivait en exil en Turquie depuis 2016. Admirateur d’Erdogan, il projetait d’ouvrir un centre culturel français à Istanbul, avec Dieudonné. «Un grand homme, sensible et avec qui j’avais tant de projets», soupire l’humoriste controversé.
L’hommage peut surprendre, pour un personnage ayant été condamné à Paris en 2020, à 6 mois de prison avec sursis pour injures publiques en raison de l’origine.
Milieux complotistes
Beaucoup d’internautes ont émis des doutes sur la thèse du suicide. Présent lors du drame, Mehmet Yildiz estime pour sa part que Stéphane Blet s’est bel et bien donné la mort, mais qu’il y aurait été poussé par des «pressions et des trahisons politiques».
Selon la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad), il n’y a pas de doute: Stéphane Blet s’est rendu coupable de «diatribes antisémites qui lui ont valu d’être condamné». «Cet individu était connu pour être actif les milieux complotistes et conspirationnistes», ajoute Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Cicad.
«Le terreau de l’antisémitisme existe aussi en Suisse, pour ceux qui en doutaient encore.»
Il estime que l’association des amis de Stéphane Blet, qui a organisé l’hommage de samedi, est assez représentative des milieux bien connus de la Cicad. «Leur rassemblement démontre la persistance de ce type de groupes et d’activistes peu recommandables installés à Genève, regrette-t-il. Le terreau de l’antisémitisme existe aussi en Suisse, pour ceux qui en doutaient encore.»