A Genève, le Département de l’instruction publique rappelle sa tolérance zéro face à l’antisémitisme

A Genève, le Département de l’instruction publique rappelle sa tolérance zéro face à l’antisémitisme

La conseillère d’Etat genevoise Anne Hiltpold a rencontré un représentant de la Cicad mardi: le Département de l’instruction publique veut renforcer la prévention, alors que des insultes et des incidents antisémites au sein de l’école ont été rapportés.

Un élève interpellé et injurié, car il est juif. Depuis la rentrée scolaire, une dizaine d’incidents antisémites, comme celui-ci, ont été recensés dans les écoles genevoises, principalement au cycle et au secondaire II. Anne Hiltpold, conseillère d’Etat PLR chargée du Département de l’instruction publique (DIP), a rencontré mardi Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Cicad, la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation. La rencontre, agendée avant le mois d’octobre, a porté sur les outils de l’école en matière de prévention.

«Nous sommes extrêmement attentifs à la situation, réagit Anne Hiltpold, ministre genevoise chargée de la Formation, et explorons des mesures afin de renforcer immédiatement la prévention. Le DIP compte rappeler «sa tolérance zéro vis-à-vis de l’antisémitisme, du racisme et de toute autre forme de discrimination». Des élèves ont été sanctionnés: l’un a dû par exemple réaliser un travail de réflexion. La Cicad et la Licra interviennent dans les écoles via des modules de prévention: ces activités pourraient être renforcées à l’avenir.

«La rencontre avec la conseillère d’Etat Anne Hiltpold a été très positive», s’est réjoui Johanne Gurfinkiel, secrétaire général de la Cicad. Une dizaine d’incidents en milieu scolaire sont connus du DIP – mais il pourrait y en avoir plus: «Les enfants n’osent pas toujours en parler par crainte d’accentuer la discrimination dont ils sont victimes», explique-t-il. Pour cette raison, la Cicad souhaite une communication plus claire du DIP. «Nous souhaitons que l’institution prenne les mesures qui s’imposent au regard de ce qu’il se passe déjà. Les enseignants doivent rappeler que le cadre scolaire ne tolère aucun propos discriminant. Ces derniers peuvent bénéficier de ressources en cas de doutes ou de difficultés», souligne-t-il. Dans toute la Suisse romande, le nombre d’actes antisémites augmente: la Cicad en a recensé 146 pour le mois d’octobre, soit une multiplication par cinq par rapport à l’année passée.