Genève: Un agenda universitaire frôle l’apologie du terrorisme
Genève: Un agenda universitaire frôle l’apologie du terrorisme
Le carnet offert aux étudiants met en avant les détournements d’avions par le Front de libération de la Palestine en 1970. Le rectorat condamne. La Cicad dénonce une «propagande scandaleuse».
A l’Université de Genève, en cette période de rentrée, une nouvelle polémique vient d’éclater. En cause: un agenda. Edité par la CUAE (Conférence Universitaire des Associations d’Etudiants), ce carnet a été distribué aux étudiants en début de semaine. Et n’a pas manqué de susciter de vives réactions. Notamment parmi nos lecteurs: «Il comprend des inscriptions pro-palestiniennes pour certaines dates clés. Ou encore un «From the River to the Sea». Beaucoup de gens se sont révoltés contre cela.»
Ainsi, en date du 6 septembre, on peut lire: «55 ans du triple détournement d’avion par le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP)». De quoi heurter un lecteur qui a affirmé: «C’est ce qu’on peut appeler de l’apologie du terrorisme!» Un avis que partage la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (Cicad). «Une ligne rouge a été franchie», a souligné son secrétaire général, Johanne Gurfinkiel, rappelant que le 6 septembre 1970, 300 passagers ont été pris en otage et que le FPLP a été identifié comme organisation terroriste, notamment par l’Union européenne et les Etats-Unis.
«Propagande scandaleuse, sinistre et dangereuse»
S’ajoute le retour du slogan «From the river to the sea», déjà utilisé lors de l’occupation de l’UniGE au printemps. «C’est un appel à l’éradication de l’état juif», a répété Johanne Gurfinkiel. Il a dénoncé une «propagande scandaleuse, sinistre et dangereuse qui n’est pas acceptable de la part d’un organisme bénéficiant d’une reconnaissance publique (en tant que faîtière) et de subventions». Selon lui, de nombreux politiciens se sont dits choqués par cette publication de la CUAE.
Dans un communiqué, le rectorat a lui aussi «condamné fermement» cet agenda contenant «des messages et illustrations heurtant tant des membres de la communauté universitaire que de la Cité» et allant «à l’encontre des valeurs de respect, de diversité et d’inclusion que nous promouvons». Et de conclure: «Nous veillerons à remédier à cette situation.» De son côté, la CUAE n’a pas souhaité répondre à nos questions et a simplement indiqué être «en négociation à ce sujet avec le rectorat».