Johanne Gurfinkiel: «Il était nécessaire de tirer la sonnette d’alarme»

Depuis cet été, des tags antisémites sont venus couvrir des affiches électorales en vue des Fédérales cet automne. La CICAD a annoncé hier avoir déposé une dénonciation pénale. Son secrétaire général est avec nous.

Johanne Gurfinkiel: «Il était nécessaire de tirer la sonnette d’alarme»

D’habitude, la CICAD préfère la discussion et la pédagogie. Mais cette fois, l’organisation a déposé une dénonciation pénale. En effet, des tags et des affiches antisémites visant des candidats aux élections fédérales ont fait leur apparition à Genève depuis quelques semaines. «C’est leur multiplication, que l’on a pu retrouver tout au long de l’été, et l’obstination de l’auteur, autrice ou du groupe derrière ces campagnes qui nous ont naturellement mobilisés. On a eu beau de signalements de citoyens, qui nous ont encouragé à faire quelque chose. Il était nécessaire de tirer la sonnette d’alarme», explique le secrétaire général de la CICAD, Johanne Gurfinkiel. La coordination a également été contactée par le PLR suite au ciblage d’une affiche d’un de leurs candidats. En réponse, la CICAD a donc choisi d’agir sur le plan pénal.

Le phénomène n’est pas récurrent et n’a pas été observé lors des élections cantonales à Genève. «La question se posera pour savoir qui est derrière, il y a quelques idées qui émergent. (…) On a vu sur les réseaux sociaux qu’un certain nombre de personnes utilisaient le même type d’illustrations que celles que l’on retrouvait dans la rue.» Pour le secrétaire de l’organisation, ces actes sont liés à un climat délétère.

Dans son rapport 2022, la CICAD constatait une augmentation de 70% des actes anti-sémites à Genève. Les choses ne s’arrangent pas, puisque des signalements ont été faits dans les milieux scolaires et l’organisation a travaillé sur de la prévention auprès des écoles. «Mais le phénomène est beaucoup plus large, détaille-t-il, et il va falloir que nos autorités gèrent se mobilisent de la même manière qu’ils le font pour d’autres discriminations.»