La CICAD alerte sur l’augmentation des actes antisémites

La CICAD alerte sur l’augmentation des actes antisémites

Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation note une hausse importante des actes antisémites. L’organisation recense 146 actes antisémites en Suisse romande. Selon elle, ce ne serait que la pointe de l’iceberg. 

 

Johanne Gurfinkiel est le secrétaire général de la CICAD, la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation. Son organisation recense les actes antisémites en Suisse romande, il tire la sonnette d’alarme: «C’est incomparable, on est en pleine explosion des chiffres. Si on prend octobre 2022, on approchait la trentaine d’actes pour arriver à 146 en 2023 donc on n’est plus du tout dans la même échelle» déplore-t-il. Il constate deux types d’actes antisémites: «Il y a toute la partie online donc on parle de réseaux sociaux, de commentaires sous des articles de médias. Et puis il y a des actes dans l’espace public ou à proximité de la propriété privée donc les portes d’appartement, boîtes aux lettres, inscriptions antisémites sur les murs des villes… Et puis les écoles n’ont pas échappé à cette réalité, des élèves ont été victimes d’injures» continue Johanne Gurfinkiel.

 

La communauté juive inquiète

Pour le moment, la CICAD n’a pas eu vent d’agressions physiques sur les personnes de confession juive. Pour autant, beaucoup sont inquiets. À l’instar de François Garaï: ce rabbin a accepté de témoigner, mais uniquement à visage caché. Il craint d’être reconnu et d’être pris à parti dans la rue: «Il y a un regain d’anxiété en général dans la communauté juive. Et il y a une attention particulière concernant la sécurité de nos lieux communautaires» raconte le rabbin.

 

La Police relève une faible augmentation des cas

La Police genevoise elle ne constate pas une augmentation des cas de la même ampleur que la CICAD: «Seuls quelques « tags » à caractères antisémites nous ont été signalés ou ont été observés par nos soins. Nous relevons une faible augmentation de ces cas, qui sont en lien direct avec l’actualité et les prises de positions du conflit armé du Proche-Orient. Il faut toutefois préciser que seuls quelques cas sont signalés à la police, car certaines personnes effacent rapidement les inscriptions sans en informer nos services» nous répond l’institution par écrit.

La police ne s’exprime pas sur les effectifs déployés mais selon nos informations, le dispositif sécuritaire a été renforcé autour des lieux de culte et des écoles juives notamment.