Plus de 100 cas d’antisémitisme en 2 semaines en Suisse

Plus de 100 cas d’antisémitisme en 2 semaines en Suisse

Des incidents antisémites sont survenus en Suisse ces deux dernières semaines. La Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) a enregistré 26 cas côté alémanique, sans compter les cas en ligne, la CICAD 88 côté romand, avec les propos tenus sur internet.

La communauté juive de Suisse est exposée à l’hostilité en raison de l’escalade au Proche-Orient. Côté romand, Johanne Gurfinkiel, de la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD) a fait état vendredi à Keystone-ATS de 88 cas recensés depuis le 7 octobre, principalement en ligne (66).

Ils concernent surtout le canton de Genève, suivi de celui de Vaud, a précisé M. Gurfinkiel. Les cas en ligne se rapportent notamment à des propos sur les sites de médias, justifiant par exemple le recours au terrorisme. Hors internet, des incidents ont entre autres été enregistrés dans des écoles, avec des élèves juifs pris à partie, traités par exemple d’ »assassins » ou de « bourreaux ».

La CICAD fustige aussi le libellé de certaines pancartes brandies dans les manifestations pro-palestiniennes à Genève.

 

Deux incidents par jour côté alémanique

Côté alémanique, deux incidents par jour en moyenne ont été signalés, a déclaré le secrétaire général de la FSCI Jonathan Kreutner, interrogé par Keystone-ATS.

En comparaison annuelle, ces plus de vingt incidents en moins de deux semaines représentent une forte accumulation, a-t-il ajouté, précisant que 57 cas avaient été recensés sur l’ensemble de l’année 2022.

« Cette tendance inquiète la FSCI », a ajouté M. Kreutner, précisant qu’il fallait absolument veiller à ce que l’émotion suscitée par ce conflit ne soit pas transmise à la Suisse.

Parmi les 26 incidents signalés jusqu’à vendredi, la FSCI compte trois voies de fait, cinq insultes, six graffitis, huit courriels et lettres, ainsi que quatre affiches ou déclarations hostiles aux juifs dans le cadre de manifestations.

 

Incident islamophobe

La Fondation contre le racisme et l’antisémitisme (GRA) observe elle aussi une augmentation des incidents. D’une part, le nombre de déclarations directes à la fondation a augmenté, d’autre part, on constate une forte augmentation grâce au monitoring des médias.

Selon celui-ci, sept cas ont été enregistrés depuis l’attaque du Hamas contre Israël – quatre menaces/mauvais traitements/insultes et trois dégradations de biens ou graffitis. Parmi eux, un incident islamophobe : un jeune de 16 ans aurait ainsi été traité de terroriste en pleine rue, simplement parce qu’il parlait arabe.

 

Pas de place pour l’antisémitisme

Face à cette situation, les sept plus grands partis suisses, le PS, l’UDC, le PLR, le Centre, les Vert-e-s, les Vert’libéraux et le PEV ont publié un communiqué commun, où ils affirment « en toute clarté qu’il n’y a pas de place pour l’antisémitisme en Suisse. »

Après l’attaque du mouvement palestinien islamiste Hamas contre Israël et les représailles de ce pays qui ont suivi, les autorités ont renforcé les mesures de sécurité dans les représentations israéliennes en Suisse. Dans plusieurs cantons et villes alémaniques, les manifestations en lien avec la situation au Proche-Orient sont actuellement interdites.