Houria Bouteldja l’intolérante s’invite à Lausanne
Houria Bouteldja l’intolérante s’invite à Lausanne
La venue de la militante décoloniale, souvent accusée de racisme et d’homophobie, crée une vive polémique.
On ne compte plus ses frasques racistes, homophobes, antisionistes, et une complaisance assumée envers des mouvements terroristes et des meurtriers… Houria Bouteldja aurait dû être disqualifiée depuis longtemps du débat public. Pourtant, cette militante décoloniale, cofondatrice du Parti des Indigènes de la République (PIR), s’apprête à bénéficier d’une tribune à Lausanne, au cœur de Pôle Sud, une structure financée par des fonds publics.
À l’invitation du Collectif Sud Global, Houria Bouteldja viendra promouvoir l’ouvrage collectif «Contre l’antisémitisme et ses instrumentalisations», où elle signe un texte intitulé «Rendre les Juifs à l’histoire ou la fin de l’innocence». Derrière ces titres faussement vertueux, une rhétorique délétère: pour Bouteldja, le véritable problème ne serait pas l’antisémitisme, mais son «instrumentalisation». Selon elle, les «sionistes» – entendez, les Juifs – porteraient eux-mêmes la responsabilité de l’antisémitisme. Un discours grotesque et toxique, qui fait porter le fardeau aux victimes tout en légitimant les agresseurs.
Mais ce n’est qu’un épisode dans un palmarès de provocations nauséabondes. En 2012, après les tueries de Mohammed Merah, elle déclarait fièrement: «Mohammed Merah, c’est moi, et moi je suis lui.» À ses yeux, les assassinats antisémites de trois enfants juifs n’étaient pas des crimes, mais une «contre-violence» légitime face à un supposé «philosémitisme d’État».
Sa haine ne s’arrête pas là. Dans son ouvrage «Les Blancs, les Juifs et nous», elle qualifie l’homosexualité d’«arme» utilisée pour humilier les cultures non occidentales et écrit sans détour: «La tarlouze n’est pas tout à fait un homme.» Elle avait également dénoncé un «impérialisme gay» qui, selon elle, affaiblirait l’homme décolonial. Ces propos homophobes n’ont rien à voir avec un débat d’idées et tout à voir avec une haine systématique de tout ce qui échappe à son cadre idéologique.
Quant à son antisionisme virulent, il flirte avec l’appel à la violence. En 2023, elle posait à côté d’une pancarte proclamant: «Les sionistes au goulag.» Dans la foulée, elle exprimait sa «fraternité militante» avec le Hamas, qualifiant les attaques terroristes d’octobre de «victoire». Cerise sur le gâteau, elle ajoutait: «On ne peut pas être israélien innocemment.» Une généralisation abjecte qui criminalise tout un peuple.
Banalisation de la haine
Il est consternant qu’elle puisse être invitée à Lausanne, de surcroît dans un lieu censé promouvoir la cohésion sociale et les valeurs humanistes. Que dit aussi cette invitation quant aux initiants? Je laisserai ce point au jugement des lecteurs et à la responsabilité des organisateurs.
La liberté d’expression a ses limites. Elle ne doit pas servir de prétexte à la banalisation de la haine. Il appartient à nos élus aussi de saisir cette question et d’y réagir. Il en va de leur responsabilité. Le silence face à cette présence ne saurait être une réponse acceptable.